11e anniversaire du soulèvement syrien (15 mars 2015). 2022)

La déclaration suivante a été publiée par la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis d’Amérique à l’occasion du 11e anniversaire du soulèvement syrien.

Commencer le texte :

Aujourd’hui, 11 ans se sont écoulés depuis que le peuple syrien est descendu courageusement et pacifiquement dans les rues pour réclamer la liberté, des réformes politiques et un gouvernement qui respecte et défend les droits de l’homme. Le régime d’Assad a répondu à ces exigences par un assaut brutal qui se poursuit aujourd’hui contre le peuple syrien. Après 11 ans de morts et de souffrances, il est temps que le régime et ses facilitateurs, y compris la Russie et l’Iran, cessent leurs attaques impitoyables contre le peuple syrien. La coïncidence de l’anniversaire de cette année avec l’effroyable agression russe contre l’Ukraine, qui constitue une violation d’une gravité exceptionnelle du droit international et de la Charte des Nations Unies, met en évidence le comportement brutal et destructeur de la Russie dans les deux conflits. Après plus d’une décennie de conflit, la situation économique et humanitaire syrienne est sombre et des millions de réfugiés syriens accueillis généreusement par les voisins de la Syrie, ainsi que les déplacés internes, ne peuvent pas encore rentrer chez eux conformément aux normes de l’ONU, et sans crainte de violence, d’arrestations arbitraires et de torture. La poursuite des conflits a également permis aux terroristes, en particulier à Daesh (ISIS), d’exploiter un espace. La prévention de la résurgence de Daech reste une priorité.

Nous continuons de soutenir le processus facilité par les Nations Unies et dirigé par la Syrie décrit dans la Résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous continuerons d’appeler à un cessez-le-feu à l’échelle nationale, au respect du droit international humanitaire et à un accès sans entrave à l’aide par toutes les modalités, y compris par l’autorisation continue du mécanisme transfrontalier par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous demandons en outre la libération immédiate des personnes détenues arbitrairement et des éclaircissements sur le sort et le lieu où se trouvent ceux qui sont toujours portés disparus. Nous ne soutenons pas les efforts visant à normaliser les relations avec le régime d’Assad et nous ne normaliserons pas nous-mêmes les relations, ni ne lèverons les sanctions ni ne financerons la reconstruction tant qu’il n’y aura pas de progrès irréversibles vers une solution politique. Nous encourageons toutes les parties, en particulier le régime syrien, à participer de bonne foi à la réunion du 21 mars du Comité constitutionnel et appelons le Comité à s’acquitter de son mandat.

L’impunité reste inacceptable. Nous continuerons donc de promouvoir activement la responsabilité, notamment en appuyant la Commission d’enquête, le Mécanisme International, Impartial et Indépendant et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Cela inclut également le soutien aux organisations, dont beaucoup sont dirigées par des Syriens, pour recueillir des preuves et documenter les atrocités et les graves violations du droit international commises en Syrie, y compris l’utilisation d’armes chimiques. Les efforts de l’Équipe d’enquête et d’identification de l’OIAC continuent d’attribuer la responsabilité de l’utilisation odieuse d’armes chimiques en Syrie. Malgré le manque de coopération de la Syrie, l’IIT a déjà confirmé la responsabilité du régime d’Assad dans de multiples attaques à l’arme chimique contre le peuple syrien. Les responsables de ce mépris de la norme mondiale contre l’emploi d’armes chimiques doivent rendre des comptes.

Nous saluons les efforts déployés par les tribunaux nationaux pour enquêter et poursuivre les crimes relevant de leur juridiction commis en Syrie et encourageons un soutien accru à ces poursuites. Comme le montrent leurs témoignages poignants, justice pour les victimes et leurs familles est attendue depuis longtemps. La poursuite de la responsabilité et de la justice est essentielle pour renforcer la confiance dans le processus politique demandé dans la Résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies et assurer la paix stable, juste et durable dont les Syriens ont besoin et méritent.