Des mercenaires russes sont arrivés mercredi dans la ville malienne de Ménaka quelques jours seulement après le retrait militaire de la France du site, ont déclaré à l’AFP des sources informées à ce sujet.
La France a rendu lundi la base militaire du nord-est du Mali, dans le cadre de son retrait du Mali après près de dix ans à la tête de la force anti-insurrectionnelle Barkhane contre les djihadistes.
L’armée française a déclaré avant de partir qu’elle serait “très vigilante face aux attaques informatiques”, qui pourraient inclure l’organisation de manifestations anti-France ou l’enterrement de corps pour faire croire que la France a commis des atrocités.
“Plusieurs dizaines” de mercenaires russes de la société militaire privée Wagner Group sont arrivés mercredi, ont indiqué à l’AFP des sources informées de la situation qui ont demandé à ne pas être nommées, tandis qu’une source locale a indiqué avoir vu “une douzaine” de Russes.
Les pays occidentaux ont accusé à plusieurs reprises Moscou d’envoyer des mercenaires du Groupe Wagner, notoire pour ses opérations passées en Afrique, en Syrie et en Ukraine, au Mali pour aider à soutenir la junte militaire.
Le départ de la base de Ménaka “s’est déroulé dans le bon ordre, en toute sécurité et de manière transparente dans un contexte où la force Barkhane est confrontée à des attaques régulières d’informations pour tenter de ternir ses actions et sa crédibilité”, a déclaré le porte-parole de l’armée française Pascal Ianni plus tôt dans la semaine.
En avril, l’armée française a déclaré avoir filmé des mercenaires russes enterrant des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali, pour accuser à tort les forces françaises en partance d’avoir laissé derrière elles des fosses communes.
La vidéo est intervenue après qu’un utilisateur de Twitter a publié des images de cadavres pixélisés enterrés dans le sable et accusé la France d’atrocités.
L’état-major français a qualifié la vidéo sur Twitter d ‘” attaque d’information “et a déclaré que le profil était”très probablement un faux compte créé par Wagner ».
Les relations entre Bamako et Paris se sont progressivement dégradées, propulsées par la résistance de la junte à fixer une date rapide pour rétablir le régime civil et les accusations de Bamako selon lesquelles la France incitait la région à adopter une ligne dure contre elle.
L’agitation s’est accélérée l’année dernière, alors que la junte tissait des liens plus étroits avec Moscou, faisant venir des “instructeurs militaires” que la France et ses alliés condamnaient comme des mercenaires embauchés par le groupe Wagner pro-Kremlin.
En janvier de cette année, l’ambassadeur de France à Bamako a été expulsé et le mois suivant, la France a annoncé le retrait de ses troupes du Mali.