En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, la France exprime sa profonde préoccupation face aux restrictions croissantes de la liberté de la presse dans le monde et à la manipulation de plus en plus répandue de l’information. En Ukraine, l’agression russe s’est accompagnée de campagnes massives de manipulation de l’information. En Russie et en Biélorussie, la liberté de la presse a été considérablement restreinte. Au Mali, RFI et France 24 ont suspendu indéfiniment. En Afghanistan, les médias internationaux ont été interdits de diffusion, tandis que de nombreux médias locaux ont été contraints de fermer depuis que les talibans ont pris le pouvoir. En Chine, nous avons assisté à une augmentation des attaques contre les droits des journalistes nationaux et étrangers et contre les conditions dans lesquelles ils peuvent faire leur travail. Cela est particulièrement vrai pour Hong Kong, où l’érosion de la liberté a conduit à l’arrestation de nombreux journalistes et à la fermeture de médias d’information indépendants.
La France réaffirme son engagement résolu et indéfectible en faveur de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des journalistes dans le monde entier. La France prend des mesures concrètes pour garantir l’accès à une information fiable et de qualité. À cette fin, le ministre Jean-Yves Le Drian s’est associé à Reporters sans frontières pour lancer le Partenariat international pour l’Information et la démocratie, qui bénéficie désormais du soutien de 45 pays. Parce que la sécurité des journalistes est absolument essentielle à la liberté de la presse, la France s’emploie également à permettre aux journalistes menacés de poursuivre leurs missions. C’est pourquoi nous avons accueilli et offert une protection à un grand nombre de journalistes afghans qui étaient en danger en raison du travail qu’ils accomplissaient. Nous soutenons les initiatives d’accueil, d’assistance et de formation des journalistes et professionnels des médias ukrainiens, biélorusses et russes qui sont en danger à cause de la guerre en Ukraine et qui, dans certains cas, souhaitent venir en France. À cet égard, M. Le Drian a vivement plaidé pour la mise en place d’une plateforme par France Médias Monde et l’agence de développement des médias, CFI, pour soutenir et assister les journalistes ukrainiens et russes à Bucarest. La liberté de la presse suppose également l’existence de médias libres, indépendants et pluralistes basés sur un modèle financier durable. En 2020, la France a alloué plus de 43,2 millions d’euros pour financer des projets soutenant des médias dans divers pays.
Défendre la liberté de la presse et la liberté d’expression sont des préoccupations clés de la présidence française de l’UE, en particulier dans le secteur numérique. Le récent accord sur le règlement européen des services numériques (DSA) contribuera à renforcer la transparence et la responsabilité des plateformes numériques en matière de modération de contenu. La France soutient également la Loi européenne sur la liberté des médias proposée par la Commission européenne, qui devrait contribuer à renforcer l’indépendance des médias en traitant des questions de gouvernance et de financement des structures médiatiques.