Truss dit que le jury est absent pour savoir si Macron est un ami du Royaume-Uni

La ministre des Affaires étrangères Liz Truss, favorite pour devenir Premier ministre du Royaume-Uni le mois prochain, a déclaré jeudi que “le jury est out” pour savoir si le président français Emmanuel Macron est un “ami ou un ennemi” de la Grande-Bretagne.

“Si je devenais Premier ministre, je le jugerais sur les actes et non sur les paroles”, a déclaré Truss lors d’un événement d’applaudissements des membres du Parti conservateur, lorsque l’animateur lui a posé la question. “Le jury est sorti”, a-t-elle ajouté.

Interrogé sur la même question plus tôt lors de la soirée, Rishi Sunak, candidat rival à la direction, avait rapidement répondu “ami”.

Truss, 47 ans, devance largement l’ancien ministre des Finances dans les sondages auprès de la base conservatrice prête à choisir son prochain chef, qui deviendra ensuite premier ministre.

Environ 200 000 membres ont pu voter depuis le début du mois pour leur candidat préféré, avant la clôture des bulletins de vote par correspondance et en ligne à la fin de la semaine prochaine.

Le gagnant sera annoncé le 5 septembre et remplacera le chef conservateur sortant Boris Johnson au poste de Premier ministre le lendemain.

Johnson a entretenu une relation difficile avec Macron pendant le mandat turbulent de trois ans du dirigeant britannique à Downing Street.

Bien qu’ils semblent avoir des relations personnelles décentes devant les caméras, les tensions entre la Grande-Bretagne et la France ont été tendues sur diverses questions.

Il s’agit notamment du Brexit, du nombre croissant de migrants traversant la Manche depuis les plages françaises et de la façon de gérer la guerre en Ukraine et de traiter avec le président russe Vladimir Poutine.

En septembre de l’année dernière, Paris a accusé Londres, avec les États-Unis et l’Australie, d’un “coup de poignard dans le dos” après une crise diplomatique intercontinentale centrée sur une tromperie présumée sur un contrat de sous-marin avec Canberra.

La France a qualifié avec dédain le Royaume-Uni de” partenaire junior  » de Washington.

Entre-temps, le Brexit a entraîné plusieurs désaccords entre les deux membres du G7, notamment sur les droits de pêche mais aussi sur la question du commerce entre la Grande-Bretagne continentale et l’Irlande du Nord.

Signe que les liens pourraient encore se détériorer, le Financial Times a rapporté jeudi soir qu’elle réfléchissait à des projets potentiellement provocateurs visant à déclencher l’article 16 de l’accord sur le Brexit, qui suspendrait l’accord, dans les jours suivant sa prise en charge.