Le président Emmanuel Macron s’est engagé jeudi à continuer de soutenir les États d’Afrique de l’Ouest dans leur lutte contre le “terrorisme”.
Les djihadistes ont déstabilisé plusieurs États d’Afrique de l’Ouest depuis des années, la France intervenant dans la région du Sahel à partir de 2013 pour renverser la vapeur contre eux.
Le dirigeant français s’exprimait lors d’une conférence de presse avec son hôte, le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, lors de la dernière étape d’un voyage en Afrique de l’Ouest où il a cherché à rétablir les relations avec le continent, où de nombreux pays sont d’anciennes colonies françaises.
La France a “toujours respecté » la position de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en matière régionale, a déclaré Macron, alors qu’elle fait face à la fois à une vague de coups d’État et à des insurrections djihadistes.
La France agira “au service des Etats légitimes, souverains et de cette organisation régionale car nous pensons que notre rôle est d’aider”, a déclaré le président français.
Le pays européen a estimé qu’il devait “contribuer à la lutte contre le terrorisme partout dans la région”, a déclaré Macron.
Abordant la situation au Mali, le dirigeant français de 44 ans a déclaré que la responsabilité de la CEDEAO était d’aider le peuple malien à “construire un environnement stable” pour lutter contre les groupes djihadistes.
Macron a affirmé que la junte militaire au pouvoir au Mali ne visait plus à lutter contre le “terrorisme”, ce qui a incité sa décision de retirer les forces françaises du pays.
Le Mali est en proie à une insurrection djihadiste meurtrière depuis 2012, tandis que deux coups d’État militaires depuis août 2020 ont exacerbé l’instabilité politique.
Les relations se sont envenimées entre la France, partenaire traditionnel, et la junte au pouvoir, qui s’est tournée vers la Russie et est accusée d’employer des mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner.
La France a annoncé plus tôt cette année qu’elle mettrait fin à sa mission militaire au Mali, Barkhane, qui a débuté en 2013.
La CEDEAO a suspendu le Mali après la prise du pouvoir par l’armée et a imposé en janvier un embargo commercial et financier sévère sur le pays du Sahel.
Il a levé ces sanctions plus tôt ce mois-ci après avoir accepté un calendrier pour un retour à un régime civil d’ici mars 2024.
Bamako a accusé l’organisation de se laisser utiliser “par des puissances extra-régionales”, dans une allusion à la France.
La CEDEAO a fait pression pour une transition vers un régime civil au Mali, ainsi qu’en Guinée et au Burkina Faso après des coups d’État militaires dans les trois pays.
L’Embalo de Guinée-Bissau a annoncé la création d’une “force anti-putsch” régionale sans donner plus de détails.
Embalo, dont le pays a récemment pris la présidence de la CEDEAO, a survécu à ce qu’il a appelé une tentative de coup d’État en février de cette année.
La CEDEAO a envoyé une force de stabilisation pour soutenir la petite nation lusophone en juin.