Le président français Emmanuel Macron entame officiellement son deuxième mandat samedi, maintenant le suspense sur son nouveau gouvernement avant les élections législatives du mois prochain qui façonneront ses cinq prochaines années au pouvoir.
L’homme de 44 ans a remporté une solide victoire aux élections présidentielles du 24 avril contre la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, mais a encore besoin d’une majorité au Parlement pour pouvoir faire adopter son programme de réformes nationales.
L’identité du nouveau gouvernement de Macron devrait donner le ton à la campagne, le président suggérant qu’il a l’intention de ne nommer que la deuxième femme Premier ministre de l’histoire française moderne.
Les spéculations vont bon train dans les médias français, la Directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay et l’actuelle ministre du Travail Elisabeth Borne étant considérées comme des candidats possibles, mais Macron a pris le temps de nommer un remplaçant au Premier ministre sortant Jean Castex.
“C’est décidé, mais personne ne sait de qui il s’agit », a déclaré à l’AFP un conseiller présidentiel sous couvert d’anonymat.
Une annonce est attendue en début de semaine prochaine.
Le parti de la République en marche de Macron a été rebaptisé Renaissance avant les élections législatives des 12 et 19 juin, plusieurs partis centristes et de centre-droit devant concourir sous la bannière collective pro-Macron de “Ensemble”.
Les partis de gauche français éclatés ont également convenu d’un rapprochement sous la direction de l’ancien trotskyste Jean-Luc Mélenchon qui a jeté son dévolu sur une majorité parlementaire pour contrecarrer les plans de Macron.
“Passer d’environ 60 députés (au parlement actuel) à une majorité est hautement improbable, mais la dynamique créée par le nouveau syndicat pourrait leur permettre de faire des progrès majeurs”, a déclaré à l’AFP Frédéric Dabi, responsable du groupe de sondage Ifop.
Le Rassemblement national de Le Pen et le principal parti de droite français en difficulté, les Républicains, espèrent également rebondir après leur déception à l’élection présidentielle en obtenant une représentation significative au Parlement de 577 sièges.
– « Combinaison de défis’ –
Macron a été réélu en promettant de poursuivre ses politiques largement favorables aux entreprises et à l’UE de son premier mandat, avec davantage de réductions d’impôts, une réforme de l’aide sociale et s’est engagé à mettre l’accent sur la protection de l’environnement pour les cinq prochaines années.
Le plus grand changement devrait être dans son style de gouvernement.
L’ancien banquier d’affaires a promis à plusieurs reprises “une nouvelle méthode » qui sera moins descendante-une décision conçue pour s’attaquer à sa réputation d’élitisme et de hauteur d’esprit.
“Pour que cela fonctionne, il faut des résultats concrets et visibles pour les gens”, a déclaré à l’AFP Bernard Sananes, le chef du groupe de vote Elabe. « S’il s’agit simplement de montrer que vous écoutez les gens, c’est génial, mais ce ne sera pas suffisant.”
D’autres se demandent si le style plus consultatif correspond au tempérament d’un président connu pour centraliser la prise de décision et qui a déjà théorisé que les Français voulaient une figure semblable à un roi au centre de la vie nationale.
Sa priorité nationale à court terme devrait être de s’attaquer à la crise du coût de la vie qui a dominé la campagne présidentielle en raison de la forte hausse des prix de l’énergie et d’autres biens liés aux pénuries de produits et à la guerre en Ukraine.
En politique étrangère, où Macron aura les mains libres en tant que président quel que soit le résultat parlementaire, il a promis de travailler à l’approfondissement de l’Union européenne à 27 membres tout en gérant les retombées du conflit ukrainien.
Macron s’est positionné comme un maillon clé du Kremlin à travers ses entretiens réguliers avec le président russe Vladimir Poutine, tout en autorisant les livraisons d’armes à l’Ukraine et en offrant son plein soutien au pays en partie occupé.
« Rarement notre monde et notre pays ont été confrontés à une telle combinaison de défis”, a déclaré Emmanuel Macron lors de son investiture pour son deuxième mandat le 7 mai.
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