Les procureurs de New York ont saisi cinq antiquités égyptiennes au Metropolitan Museum of Art dans le cadre d’une enquête internationale sur le trafic impliquant l’ancien directeur du musée du Louvre à Paris.
Les artefacts-qui comprennent un groupe de fragments de lin peints, datés entre 250 et 450 avant JC, représentant une scène du Livre de l’Exode — valent plus de 3 millions de dollars, selon le bureau du procureur de Manhattan.
Un juge de l’État de New York a ordonné leur confiscation le 19 mai, selon un document judiciaire.
“Les pièces ont été saisies en application du mandat d’arrêt”, a déclaré jeudi à l’AFP un porte-parole du procureur.
Il a ajouté qu’elles sont “liées “à l’enquête à Paris dans laquelle Jean-Luc Martinez, qui a dirigé le Louvre de 2013 à 2021, a été inculpé la semaine dernière de complicité d’escroquerie et de « dissimulation de l’origine d’œuvres obtenues pénalement par faux endossement ».”
La fraude impliquerait plusieurs autres experts de l’art, selon l’hebdomadaire d’investigation français Canard Enchaîné.
Les cinq pièces saisies au Met ont été achetées par le célèbre musée entre 2013 et 2015, selon le journal The Art, qui a rapporté la nouvelle en premier.
Contacté par l’AFP, un porte-parole du Met a évoqué une précédente déclaration dans laquelle le musée se disait “victime d’une organisation criminelle internationale.”
En 2019, le musée a rendu le sarcophage doré du prêtre Nedjemankh à l’Égypte après que les procureurs de New York ont déterminé qu’il avait été volé lors des révoltes contre l’ex-président Hosni Moubarak en 2011.
Le Met avait acheté le cercueil en 2017 et a déclaré plus tard qu’il avait été victime de fausses déclarations et de faux documents.
Les enquêteurs français cherchent également à établir si des pièces pillées lors des manifestations du Printemps arabe ont été acquises par la succursale du Louvre à Abu Dhabi.
Plusieurs des personnes inculpées dans l’affaire-dont Roben Dib, propriétaire d’une galerie à Hambourg et actuellement en détention — ont été impliquées dans la vente du sarcophage au Met, selon un rapport de 2019 du procureur de Manhattan.
La peinture du Livre de l’Exode est évaluée à 1,6 million de dollars. Parmi les cinq œuvres figure également un portrait peint d’une femme datant de 54 à 68 après JC d’une valeur de 1,2 million de dollars.