Un nouveau chef de la police pour aider Paris à sortir du fiasco du football

Un nouveau chef de la police parisienne a pris ses fonctions jeudi, chargé de prouver au monde entier que la capitale française peut gérer des événements de masse malgré la gestion désastreuse d’un récent match de Ligue des Champions.

Laurent Nunez, 58 ans, a succédé à Didier Lallement qui, au cours de ses trois années de service, a souvent été critiqué pour son action policière musclée, le plus récemment lors d’un match Liverpool-Real Madrid le 28 mai.

Face à l’accumulation de foules frustrées autour du Stade de France, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et du gaz poivré pour les faire reculer, blessant également de nombreux enfants ainsi que des supporters handicapés en fauteuil roulant.

Les responsables affirment que le départ de Lallemant n’était pas lié au fiasco du football, mais le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin n’a laissé aucun doute sur le fait qu’il s’attend à ce que Nunez aide à réparer l’image ternie de Paris alors que la capitale se prépare à accueillir les Jeux olympiques d’été en 2024.

“Vous serez le chef de la police en charge des Jeux Olympiques, et l’ensemble du service de police doit se concentrer sur cette tâche”, a-t-il déclaré lors de la cérémonie de passation des pouvoirs de jeudi.

Paris accueillera également la Coupe du Monde de Rugby l’année prochaine.

Parmi les sources de friction entre Lallemant et la mairie, ainsi que le président Emmanuel Macron, figurait sa critique du projet d’organiser une partie de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques sur la Seine, ce que lui et d’autres responsables de la police considéraient comme un risque inutile pour la sécurité.

Lallemant, qui n’avait aucune excuse pour son approche de la loi et de l’ordre, était également en conflit ouvert avec les partis de gauche sur de nombreux incidents de violence policière, y compris contre des manifestants Gilets jaunes.

« Didier Lallemant s’en va, bon débarras », a tweeté Mathilde Panot, députée du parti de gauche LFI. “Nous n’oublierons pas les Gilets jaunes qui ont perdu leurs yeux, ou ont eu les mains arrachées, et les autres manifestants blessés.”

Lallemant, 65 ans, a déclaré dans une lettre d’adieu au personnel qu’il était “fier du devoir accompli”, mais il a également admis “porter la blessure de l’échec du Stade de France”.

Paris emploie quelque 28 000 policiers et 16 000 agents de soutien.

fraises-jh / raz