Les derniers soldats de l’opération française Barkhane au Mali ont maintenant quitté le pays africain, ont annoncé lundi les chefs d’état-major français.
Les forces françaises soutiennent le Mali contre les insurgés depuis près d’une décennie, mais le président Emmanuel Macron a décidé de se retirer après la chute de la France et de la junte malienne à la suite d’une prise de contrôle militaire.
“Aujourd’hui à 13h00, heure de Paris (11h00 GMT), le dernier contingent de la force Barkhane toujours en territoire malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger”, indique le communiqué.
L’armée avait relevé le « défi logistique militaire majeur “du retrait” de manière ordonnée et sûre », a-t-il ajouté.
Après la rupture des liens entre Paris et la junte qui a pris le pouvoir au Mali en août 2020, la France a commencé à retirer ses troupes en février, alors que les violences djihadistes se multipliaient au Sahel.
Des frictions se sont développées à cause des retards de la junte dans le rétablissement du régime civil et se sont intensifiées lorsque le Mali a fait venir des paramilitaires russes — du personnel décrit par la France comme des “mercenaires” du groupe Wagner pro-Kremlin.
– « Califat empêché’ –
Emmanuel Macron a félicité lundi l’armée pour ses neuf années au Mali, affirmant qu’elle avait » empêché l’établissement d’un califat territorial et lutté contre les terroristes qui attaquent les populations locales et menacent l’Europe”.
La plupart des membres de haut rang des “groupes terroristes” ont été “neutralisés”, a-t-il ajouté, ajoutant que 59 soldats français étaient morts au Mali au total.
Plus de 2 000 civils ont été tués au Mali, au Niger et au Burkina Faso depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP basé sur les conclusions de l’organisation non gouvernementale ACLED.
À son apogée, la mission française de Barkhane comptait 5 100 soldats parmi cinq alliés du Sahel, toutes d’anciennes colonies françaises-Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger.
Les forces ont fourni un soutien essentiel en matière de puissance aérienne, de transport de troupes et de reconnaissance. La France dispose d’une base aérienne à Niamey, la capitale du Niger, où elle a déployé des drones.
Après le retrait malien, la mission comptera “environ 2 500” soldats, a déclaré le général Laurent Michon, commandant de Barkhane, le mois dernier.
La mission reconfigurée mettra l’accent sur “des opérations plus coopératives”, a-t-il déclaré.
– Frontline Niger –
La France conservera plus de 1 000 hommes au Niger, où un groupe tactique continuera de travailler en partenariat avec les forces nigériennes.
Le Niger est un État de première ligne dans la lutte contre le djihadisme alors que la région instable est aux prises avec une série de coups d’État militaires.
“La régression démocratique en Afrique de l’Ouest est extrêmement préoccupante”, a déclaré la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna aux députés français avant un déplacement dans la région en juillet.
« Cependant, malgré ces événements (et) le retrait du Mali, la France continuera d’aider les armées ouest-africaines à lutter contre les groupes terroristes.”
Le Niger est l’un des plus gros bénéficiaires de l’aide française, recevant 143 millions d’euros (146 millions de dollars) l’année dernière.
Les deux parties signeront des accords pour un prêt français de 50 millions d’euros et une subvention de 20 millions d’euros.
Le Niger, le pays le plus pauvre du monde selon l’Indice de développement humain de l’ONU, a été durement touché par l’insurrection djihadiste qui a commencé dans le nord du Mali en 2012, puis s’est étendue aux pays voisins.
Le Niger est confronté à des insurrections à la fois à sa frontière occidentale avec le Mali et le Burkina Faso et à sa frontière sud-est avec le Nigeria.
Plus d’un millier de soldats seront déployés au Niger, assurant un soutien aérien et une formation, selon des sources françaises.
Les troupes françaises sont également au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, ainsi que dans l’est de l’Afrique, à Djibouti.
En juin, Macron a demandé au gouvernement et aux chefs militaires “de repenser notre présence globale sur le continent africain d’ici l’automne.”
Il a appelé à “une présence moins statique et moins exposée “et à” une relation plus étroite » avec les forces armées africaines.
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