Un artiste russe jugé pour des vidéos de sexe qui ont coulé l’allié de Macron

Un artiste russe et sa compagne ont été condamnés à être jugés en France pour des fuites de vidéos de sexe qui ont fait tomber un proche du président Emmanuel Macron il y a deux ans, a déclaré mardi à l’AFP une source proche du dossier.

Le militant Piotr Pavlenski, 38 ans, a reconnu avoir publié les vidéos envoyées à sa petite amie Alexandra de Taddeo par Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du gouvernement et député qui se présentait à l’élection à la mairie de Paris.

Griveaux, marié et père de trois enfants, a rapidement abandonné la politique, déclarant aux juges enquêtant sur l’affaire que les fuites avaient été “très difficiles et violentes” pour sa carrière et sa vie de famille.

L’artiste, qui a obtenu l’asile en France en 2017 après plusieurs manifestations radicales en Russie, a déclaré avoir publié les vidéos et les textes racoleurs dans le cadre d’une plate-forme de “porno politique” pour dénoncer l’hypocrisie des fonctionnaires.

L’ordre de comparaître pour atteinte à la vie privée “était totalement attendu car « PornoPolitique » est mon œuvre d’art, que j’ai signée en tant qu’artiste”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Pavlenski a fait ses preuves en provoquant l’indignation, peut-être le plus notoirement en 2013, lorsqu’il a cloué son scrotum sur la place Rouge de Moscou pour protester contre “l’apathie et l’indifférence politique” de la société russe.

En octobre 2017, il a incendié les bureaux de la Banque de France place de la Bastille à Paris, où une tristement célèbre prison a été attaquée au début de la révolution française de 1789, entraînant une peine de prison avec sursis.

Mais dans l’ordonnance du tribunal de subir un procès pour atteinte à la vie privée, les juges ont mis en doute l’affirmation de de Taddeo selon laquelle les vidéos ont été publiées à son insu ou sans son consentement.

“Nous attendons le procès pour enfin débattre de l’implication de ma cliente dans l’affaire”, a déclaré son avocate Noémie Saidi-Cottier.

L’avocat de Griveaux s’est refusé à tout commentaire.