La police française arrête trois personnes pour violence dans le porno en ligne

La police française a arrêté mardi trois hommes à Paris dans le cadre d’une enquête sur les violences et le trafic d’êtres humains dans l’industrie pornographique française, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier.

Décrits par les sources comme des acteurs liés à la plateforme vidéo French Bukkake, les hommes ont été pris au piège d’une enquête plus large sur la traite des êtres humains, le viol collectif et le proxénétisme qui a été ouverte en octobre 2020.

Douze hommes ayant travaillé comme acteurs, réalisateurs ou producteurs sur la scène porno dite « amateur » sont déjà poursuivis dans l’affaire du Bukkake français. La plupart sont en détention en attendant leur procès.

Parmi eux se trouvent des producteurs bien connus utilisant les pseudonymes « Pascal Op “ — le propriétaire du Bukkake français-et”Mat Hadix ».

L’affaire a atteint une ampleur rarement vue en France, avec plus de 40 victimes présumées se portant parties civiles aux côtés de groupes militants.

La police en est venue à douter que les jeunes femmes représentées dans les films aient vraiment donné leur consentement pour les actes sexuels montrés à la caméra, car on pouvait les entendre protester contre ce qui leur était fait dans certaines scènes.

Les enquêteurs croient que les femmes, dont beaucoup sont pauvres et issues de milieux instables, ont été incitées à participer sous de faux prétextes et qu’on leur a dit que les vidéos ne seraient accessibles que sur des sites Web privés canadiens.

En fait, les films étaient visibles en France et les producteurs ont exigé de grosses sommes d’argent des femmes pour les retirer-uniquement pour que les images continuent à circuler en ligne.

Quatre hommes ont été interrogés par la police en juin de cette année dans une affaire distincte ouverte en 2020 sur le site porno amateur Jacquie et Michel, dont le propriétaire du site, Michel Piron.

Ils sont soupçonnés de proxénétisme, de traite organisée d’êtres humains, de viol et de complicité de viol, et de viol impliquant la torture.

De grandes sociétés pornographiques, dont Jacquie et Michel et Dorcel, ont depuis annoncé des directives éthiques destinées à prévenir les abus.

Un groupe de sénatrices françaises présentera mercredi un rapport sur l’industrie du porno dans le pays.

“Les rapporteurs présenteront le tableau sombre que leurs travaux ont mis au jour.

“Ils prévoient d’alerter le gouvernement et l’opinion publique sur les violences commises et diffusées à grande échelle par l’industrie de la pornographie”, ont déclaré les sénateurs dans un communiqué annonçant le rapport.

L’Arcom, le régulateur français des médias, a cherché à bloquer l’accès aux sites pornographiques à moins qu’ils ne mettent en place des mécanismes de vérification de l’âge qui empêchent leur consultation par des enfants.

Un tribunal a rejeté l’ordonnance de blocage début septembre et a suggéré une médiation.