Algérie depuis l’indépendance

Dates clés de l’histoire de l’Algérie depuis sa proclamation d’indépendance de la France il y a 60 ans.

– 1962: indépendance –

Le 5 juillet 1962, l’Algérie proclame son indépendance après 132 ans de colonie française et une guerre d’indépendance de près de huit ans.

Son premier président est Ahmed Ben Bella, secrétaire général du Front de Libération nationale (FLN) qui a mené la lutte contre la domination coloniale et est le seul parti politique légal.

En 1964, il adopte une constitution consacrant le socialisme.

L’année suivante, le ministre de la Défense Houari Boumediene renverse et emprisonne Ben Bella, se faisant chef du Conseil révolutionnaire et du gouvernement. Il gèle la constitution.

– 1989: régime multipartite –

En 1971, les compagnies pétrolières françaises algériennes sont nationalisées.

Boumediene est élu président en 1976, mais meurt deux ans plus tard et est remplacé par le chef de l’armée, Chadli Bendjedid.

En 1988, des manifestations secouent la capitale et s’étendent à d’autres villes. Les autorités déclarent l’état d’urgence et l’armée réprime. Près de 170 sont tués, selon un bilan officiel, mais les médias font état d’environ 500 morts.

En 1989, une nouvelle constitution établit un régime multipartite dans l’État laïc.

– 1992: guerre civile –

En 1990, le Front islamique du Salut (FIS), qui veut établir un État islamique, balaie les premières élections municipales multipartites du pays.

L’état d’urgence est proclamé en juin 1991 après des affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants du FIS.

Des mois plus tard, le FIS frôle la majorité absolue au premier tour des premiers scrutins législatifs multipartites.

Au début de 1992, l’armée annule les élections, Bendjedid démissionne, le régime d’urgence est établi et le FIS est dissous.

Cela déclenche une guerre civile de 10 ans qui fait officiellement des dizaines de milliers de victimes, de nombreux civils mourant dans des attaques imputées à des groupes islamistes.

– 1999: Bouteflika élu –

En 1999, le politicien du FLN et ancien ministre Abdelaziz Bouteflika est élu président, avec le soutien de l’armée, et cherche à rétablir la paix. Des milliers d’islamistes acceptent de bénéficier de deux lois d’amnistie et déposent les armes.

En 2001, la mort d’un lycéen dans un commissariat du nord de la Kabylie entraîne des émeutes du “Printemps noir” de la minorité berbère. Dans une répression ordonnée par Bouteflika, plus de 120 personnes sont tuées et des centaines blessées.

En 2002, la langue berbère, le Tamazight, est reconnue comme la deuxième langue officielle aux côtés de l’arabe.

– 2007: Al-Qaïda émerge –

En avril 2007, deux attentats suicide à la voiture piégée ont secoué Alger. Ils sont revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), un groupe militant islamiste qui avait quelques mois auparavant prêté allégeance au réseau Al-Qaïda.

En septembre, le convoi de Bouteflika est visé par un attentat suicide et en décembre, le Conseil constitutionnel et les bureaux de l’ONU sont visés, également par AQMI.

En janvier 2013, un affilié d’AQMI prend des centaines de personnes en otage dans une usine à gaz à In Amenas, dans le désert reculé du sud-est. Quarante otages meurent, dont des ressortissants étrangers, et 29 assaillants islamistes sont tués.

– 2019: Bouteflika poussé à la démission –

En janvier 2011, des émeutes de la faim ont éclaté au milieu des bouleversements régionaux de la révolte du Printemps arabe. Cinq personnes sont tuées et plus de 800 blessées, mais le régime utilise ses richesses pétrolières pour augmenter les salaires et les subventions, achetant le calme.

Huit ans plus tard, en février 2019, des manifestations massives éclatent contre la candidature de Bouteflika, désormais malade, à un cinquième mandat lors des élections d’avril.

Le 2 avril, après avoir perdu le soutien des principaux loyalistes et de l’armée, Bouteflika présente sa démission après deux décennies au pouvoir.

Abdelmadjid Tebboune, l’ancien éphémère Premier ministre de Bouteflika, est élu le 12 décembre, mais les manifestants rejettent le scrutin et continuent d’organiser des rassemblements de masse, exigeant une refonte de l’ensemble de l’establishment politique dominé par l’armée.

Après que les Algériens ont approuvé une constitution révisée lors d’un référendum en novembre 2020, Tebboune serre le mouvement d’opposition.