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Interview du 14 juillet 2000

Extraits de l'interview télévisée accordée par le Président de la République à l'occasion de la Fête Nationale - Palais de l'Elysée

" Nous sommes dans une période, et ce sont les maires qui me faisaient penser à cela ce matin, où la démocratie évolue et où elle doit encore évoluer. Je veux dire qu'elle doit davantage se diffuser.

Le temps où les décisions étaient prises au sommet, ensuite exécutées à la base, est un temps révolu. La démocratie, aujourd'hui, exige que l'on fasse plus souvent appel aux Français, qu'on leur demande leur avis.

C'est ce à quoi répond, en particulier, le raccourcissement du mandat présidentiel. Au fait que c'est le référendum que je souhaitais retenir pour interroger les Français. Mais au-delà de cela, ce que nous devons bien comprendre dans nos comportements et dans nos évolutions, c'est que la démocratie, aujourd'hui, dans un monde où les techniques de communication se sont tellement sophistiquées, doit être rendue le plus possible aux Français.

D'où la nécessité d'avoir une démocratie locale plus forte, plus active avec un droit à l'expérimentation, à la contractualisation. D'avoir une démocratie sociale qui ne laisse pas au Gouvernement ou à l'Etat central le soin de tout diriger mais qui donne aux acteurs sociaux ,syndicats, professions, associations. . ., la possibilité, dans un cadre garanti par l'Etat, de faire évoluer les choses.

Et puis, la démocratie directe, et j'en viens au référendum où il faut que, sans que cela soit un drame comme cela a été trop souvent, les Français puissent répondre à une question que l'on leur pose au plan national et, éventuellement, au plan local.(...)

I l est temps que notre démocratie, je viens de le dire, mûrisse. Dans une démocratie représentative, il y a une majorité et une minorité. Le problème de l'abstention est un problème qui ne se pose pas si tout le monde accepte la règle du jeu, c'est-à-dire qu'une décision est prise à la suite d'une question qui est posée, soit au niveau local ou régional, soit au niveau national.

Alors, je ne crois pas qu'il y ait une fatalité à l'abstention. Je crois que les Français doivent comprendre que cette évolution de la démocratie, qui suppose une plus grande participation de leur part aux décisions qui sont prises et qui les concernent, va dans le sens d'un engagement qui les obligent en quelque sorte moralement à s'exprimer. Mais ce qui est important, ce n'est pas l'abstention, c'est une conception dépassée des choses, à partir du moment où l'on veut diffuser la démocratie.

J'ajoute que si on reste en permanence avec cette idée dans la tête qu'il ne faut pas faire de référendum parce que cela risque de provoquer des abstentions alors, évidemment, on ne fera pas progresser la démocratie.(...)

J e fais confiance aux Français. Il ne faut jamais avoir peur d'interroger les Français. Je souhaite qu'ils répondent favorablement. Je le souhaite, je le répète, pas seulement pour une réforme qui me paraît moderniser nos institutions et qui est arrivée à un moment opportun, celui où elle pouvait être faite sans mettre en cause les institutions de la VeRépublique ce qui, pour moi, était l'essentiel. Je pense qu'ils le comprendront. "