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LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A REUNI
LE CONSEIL DES MINISTRES
AU PALAIS DE L’ELYSEE

LE LUNDI 20 DECEMBRE 2004

A L’ISSUE DU CONSEIL, LE SERVICE DE PRESSE
DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
A DIFFUSE LE COMMUNIQUE SUIVANT :

PROJET DE LOI
Adaptation du droit de la santé publique et de la sécurité sociale à Mayotte

Le ministre des solidarités, de la santé et de la famille a présenté un projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2004-688 du 12 juillet 2004 relative à l’adaptation du droit de la santé publique et de la sécurité sociale à Mayotte.

Cette ordonnance, prise sur le fondement de l’article 62 de la loi de programme pour l’outre-mer du 21 juillet 2003, a étendu à Mayotte, avec les adaptations nécessaires pour tenir compte de la situation locale, la quasi-totalité des dispositions qui organisent le système de santé en métropole, à l’exception de celles non applicables localement, et a complété les conditions de mise en œuvre d’un nouveau régime d’assurance maladie.

L’ordonnance a rendu applicables à Mayotte l’essentiel des dispositions du code de la santé publique relatives aux établissements et services de santé, notamment le régime des autorisations, et à l’organisation sanitaire, en particulier les dispositions concernant les laboratoires d’analyse médicale, l’aide médicale urgente, les transports sanitaires et les autres services de santé. Elle a fixé les règles de financement des établissements de santé ; les dispositions financières particulières applicables aux établissements publics de santé de Mayotte ont été maintenues.

L’ordonnance a appliqué aux professionnels de santé conventionnés les dispositions tarifaires et financières fixées pour la métropole, jusqu’à ce qu’elles fassent l’objet d’éventuelles adaptations par les partenaires nationaux.

L’assurance maladie a été mise en place sur le territoire mahorais : les dispositions conventionnelles autres que tarifaires et financières sont applicables sous réserve d’adaptations par des conventions locales conclues entre la caisse de sécurité sociale et les professions concernées à Mayotte. En l’absence de convention nationale, les tarifs servant de base au remboursement des honoraires des professions concernées sont fixés par arrêtés interministériels. Les dépenses couvertes par l’assurance maladie de Mayotte peuvent inclure les frais d’hospitalisation des établissements de santé privés autorisés. Ces frais feront l’objet d’une participation de l’assuré (forfait journalier). Les assurés sociaux mahorais démunis de ressources pourront être aidés à faire face aux dépenses résultant de la participation de l’assuré pour les soins dans le secteur libéral ; les crédits affectés à cette aide seront définis dans le cadre de la loi de finances.

L’ordonnance a prévu des financements publics apportés à l’établissement public de santé, au titre de la prise en charge des non assurés sociaux à l’hôpital, comme dans les dispensaires qui lui sont rattachés. Elle a étendu les dispositions relatives à l’interruption volontaire de grossesse aux établissements de santé recevant des femmes enceintes, ainsi que les dispositions concernant les maisons d’enfants à caractère sanitaire.

L’ordonnance a également simplifié la gestion de l’allocation logement.

ORDONNANCES
- Comptabilité des entreprises

Le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie a présenté une ordonnance portant adaptation de dispositions législatives relatives à la comptabilité des entreprises aux dispositions communautaires dans le domaine de la réglementation comptable.

Le règlement européen du 19 juillet 2002 sur l’application des normes comptables internationales prévoit tout d’abord que les entreprises faisant appel public à l’épargne tiendront et publieront leurs comptes consolidés selon les normes adoptées par l’Union européenne (IFRS) ; cette disposition est applicable aux comptes de l’année 2005.

L’ordonnance ouvre, afin d’offrir la plus grande souplesse possible aux entreprises françaises, deux options permises aux États membres par ce règlement :

- permettre aux entreprises qui ne font pas appel public à l’épargne, mais qui publient des comptes consolidés, de les publier en normes comptables internationales. Environ 8000 entreprises sont dans ce cas en France ;

- permettre aux entreprises qui font appel public à l’épargne, mais uniquement sous forme de titres de créances, de reporter l’obligation de publier leurs comptes consolidés selon les normes IFRS de 2005 à 2007.

En revanche, l’ordonnance ne retient pas la possibilité offerte par le règlement d'autoriser ou d’imposer les normes comptables internationales pour les comptes sociaux. Le plan comptable général continuera donc de s’appliquer obligatoirement pour la publication des comptes sociaux.

Par ailleurs, l’ordonnance transpose les directives comptables 2001/65/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 septembre 2001 et 2003/51/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2003, dénommées directives "juste valeur" et "modernisation". Le contenu du rapport de gestion et du rapport consolidé de gestion que les sociétés doivent établir annuellement est ainsi complété afin de renforcer l'information fournie aux actionnaires.

Les petites et moyennes entreprises sont exemptées de ces nouvelles obligations, comme les textes européens le permettent.

- Code du tourisme

Le ministre délégué au tourisme a présenté une ordonnance relative à la partie législative du code du tourisme.

Cette ordonnance a été prise en application de la loi du 2 juillet 2003 autorisant le Gouvernement à simplifier le droit.

Ce code a vocation à rassembler l’ensemble des règles de droit régissant un secteur d’activité majeur pour l’économie française, notamment la loi du 23 décembre 1992 portant répartition des compétences dans le domaine du tourisme et la loi du 13 juillet 1992 fixant les conditions d’exercice des activités relatives à l’organisation et à la vente de voyages ou de séjours.

La méthode de la codification à droit constant qui a été retenue consiste à regrouper, selon un plan ordonné et cohérent, des normes jusqu’alors dispersées, sans leur apporter d’autres modifications que celles de forme entraînées par leur réunion ou celles imposées par le respect de la hiérarchie des normes. Comme tous les autres codes déjà publiés, le code du tourisme répond à l’objectif d’intelligibilité et d’accessibilité du droit.

Le code du tourisme constitue un instrument de travail très utile pour les professionnels, les collectivités territoriales et les usagers. L’adoption de ce code du tourisme devrait contribuer en outre au renforcement de la coopération interministérielle au service du tourisme.

La partie réglementaire de ce code sera publiée à la fin de l’année 2005.

COMMUNICATIONS
- L’application des lois et la transposition des directives et décisions-cadres communautaires

Le Premier ministre a présenté une communication relative à l’application des lois et la transposition des directives et décisions-cadres communautaires.

Le Premier ministre a rappelé que l’adoption dans les meilleurs délais des décrets d’application des lois votées depuis le début de la législature et des ordonnances prises en application de l’article 38 de la Constitution est une condition nécessaire pour que les réformes entreprises entrent dans les faits. Actuellement, la moitié des décrets d’application des lois votées sous l’actuelle législature ont été pris ; cette proportion a plus que doublé par rapport à l’an passé.

Le Premier ministre a demandé aux ministres d’apporter au suivi réglementaire des lois et des ordonnances la même attention politique qu’à la préparation de la loi, en veillant en particulier à ce que ces décrets soient préparés en même temps que le projet de loi ou d’ordonnance et que leur publication suive de près celle de la loi ou de l’ordonnance.

Il leur a également demandé de poursuivre leurs efforts pour résorber le déficit de transposition des directives et décisions-cadres communautaires. Une étude préalable analysant les conséquences juridiques, budgétaires, techniques ou administratives des projets d’actes communautaires doit être réalisée et utilisée dans le cadre de la négociation des projets d’actes communautaires et pour la préparation de leur transposition.

Le Premier ministre a mis en garde les ministres contre l’excès de législation, qui nuit à la sécurité juridique, leur rappelant qu’il existe d’autres instruments pour mener une politique de réforme efficace, ainsi que le montrent, par exemple, les progrès réalisés dans le domaine de la sécurité routière.

Enfin, il a demandé aux ministres de veiller à ce que les dispositifs et les organismes créés par les textes législatifs et réglementaires soient très rapidement opérationnels, afin que les Français puissent bénéficier sans tarder des réformes engagées par le Gouvernement.

- Les orientations de la conférence de la famille 2005

Le ministre des solidarités, de la santé et de la famille a présenté une communication relative aux orientations de la conférence de la famille 2005 qui se tiendra à la fin du premier semestre 2005.

Faisant suite aux orientations données en 2003 par le Président de la République lors de la cérémonie des remises de médailles de la famille, le premier thème de la conférence concernera " les enjeux démographiques et l’accompagnement du désir d’enfant des familles ". Le second sera consacré à " la protection de l’enfance sur Internet ".

Ces thèmes feront l’objet de réflexions préalables au sein d’un groupe de travail réunissant les représentants du mouvement familial, les acteurs sociaux, les partenaires associatifs ainsi qu’un certain nombre de personnalités qualifiées. Les groupes de travail seront installés dans les tout premiers jours du mois de janvier en vue d’une remise des rapports programmée pour le courant du mois d’avril.

Présidé par M. Hubert BRIN, président de l’Union des associations familiales (UNAF), le premier groupe s’attachera à identifier et analyser les facteurs intervenant dans le choix des familles, notamment pour ce qui concerne le nombre d’enfants.

Le second groupe, présidé par M. Joël THORAVAL, ancien préfet de région et président de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, s’attachera à définir les outils nécessaires à la sécurisation des usages de l’Internet par les mineurs afin de participer à la lutte contre la pédo-pornograhie.

Le ministre installera une commission " famille et pauvreté " présidée par M. Martin HIRSCH, président d’Emmaüs qui s’emploiera à définir les déterminants sociaux et culturels visant à changer les regards et les comportements auprès de l’opinion sur ce thème. Ces situations, qui portent atteinte aux droits fondamentaux de l’enfant, justifient un soutien et un accompagnement des familles ; la commission devrait faire des propositions permettant d’agir au plus vite afin de contribuer à restaurer une véritable égalité des chances.

Chaque année, la conférence de la famille est un moment privilégié de concertation pour l’ensemble des acteurs des politiques familiales. Ainsi, la conférence de 2003 a abouti, notamment, à la création de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) ; celle de l’année dernière a proposé, entre autres mesures, le développement des maisons des adolescents.

MESURES D’ORDRE INDIVIDUEL

Le Conseil des ministres a adopté les mesures individuelles suivantes :

Sur proposition du ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales

- M. Rémi CARON, préfet, secrétaire général de la préfecture de Paris, est nommé préfet de la Haute-Savoie

- M. Michel LALANDE, préfet, directeur du cabinet du préfet de police, est nommé préfet, secrétaire général de la préfecture de Paris

- M. Paul-Henri TROLLE, administrateur civil hors classe, est nommé préfet, directeur du cabinet du préfet de police

- M. Jean-Paul KIHL, administrateur civil hors classe détaché en qualité de sous-préfet hors classe, sous-préfet de Lorient (1ère catégorie), est nommé préfet de Mayotte

- M. Michel CHAMPON, administrateur civil hors classe, est nommé préfet, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises

Sur proposition de la ministre de la défense

Ont été adoptées diverses mesures d’ordre individuel relatives à la nomination, à la promotion et à l’affectation d’officiers généraux de la gendarmerie nationale, de l’armée de terre, de la marine nationale, de l’armée de l’air, du service de santé des armées et de la délégation générale pour l’armement

Sur proposition du ministre des affaires étrangères

- M. Michel DOUCIN, ministre plénipotentiaire de 2ème classe, est nommé ambassadeur en mission chargé des droits de l’Homme

Sur proposition du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie

- M. Jacques BILLE, conseiller commercial hors classe, est nommé conseiller maître en service extraordinaire à la Cour des comptes