I.
CHARTE DES DROITS FONDAMENTAUX
2. Le Conseil européen se félicite de la
proclamation conjointe par le Conseil, le Parlement européen et
la Commission de la Charte des droits fondamentaux qui réunit
dans un même texte les droits civils, politiques, économiques,
sociaux et de société, exprimés jusque là dans des sources
diverses, internationales, européennes ou nationales. Le
Conseil européen souhaite que la Charte reçoive la diffusion
la plus large possible auprès des citoyens de l'Union. Conformément
aux conclusions de Cologne, la question de la portée de la
Charte sera examinée ultérieurement.
Fonctionnement des institutions
3. Le Conseil européen rappelle
l'importance de la mise en oeuvre des recommandations opérationnelles
adoptées au Conseil européen d'Helsinki concernant le
fonctionnement du Conseil et prend note du rapport sur la
nouvelle procédure de codécision. Il rappelle son engagement
à soutenir la réforme administrative de la Commission. Il a
pris note avec satisfaction des mesures arrêtées par le
Conseil et la Commission visant à améliorer l'efficacité de
l'action extérieure de l'Union.
II. ÉLARGISSEMENT
4. Le Conseil européen réaffirme la portée
historique du processus d'élargissement de l'Union européenne
et la priorité politique qu'il attache à sa réussite. Il se félicite
de l'intensification des négociations d'adhésion avec les pays
candidats, ce qui a permis de réaliser de très importants
progrès, notamment pendant les derniers mois.
5. Le Conseil européen considère que le
moment est maintenant venu de donner un nouvel élan à ce
processus. Il fait siennes les conclusions du Conseil
"Affaires générales" du 4 décembre 2000
sur la stratégie proposée par la Commission. Il note avec
satisfaction que le principe de différenciation, fondé sur les
mérites propres de chaque pays candidat, ainsi que la
possibilité de rattrapage, sont réaffirmés dans les
conclusions du Conseil. La feuille de route pour les 18 mois
à venir facilitera la poursuite des négociations en ayant à
l'esprit que les pays les mieux préparés conservent la
possibilité d'avancer plus vite.
6. Le Conseil européen considère que
cette stratégie, conjointement avec la conclusion de la Conférence
intergouvernementale sur la réforme institutionnelle, permettra
à l'Union, conformément à l'objectif arrêté par le Conseil
européen à Helsinki, d'être en mesure d'accueillir, à partir
de la fin de 2002, les nouveaux États membres qui seront prêts,
dans l'espoir qu'ils puissent participer à la prochaine élection
au Parlement européen. Le Conseil européen évaluera en juin
2001 à Göteborg, les progrès réalisés dans l'application de
cette nouvelle stratégie, en vue de donner les orientations nécessaires
pour mener ce processus à bonne fin.
7. Le Conseil européen apprécie les
efforts déployés par les pays candidats pour mettre en oeuvre
les conditions permettant la reprise, la mise en oeuvre et
l'application effective de l'acquis. Les pays candidats sont
invités à poursuivre et à accélérer les reformes nécessaires
pour se préparer à l'adhésion, en particulier en ce qui
concerne le renforcement de leurs capacités administratives,
afin d'être en mesure de rejoindre l'Union aussi rapidement que
possible. Le Conseil européen invite la Commission à proposer
un programme pour les régions frontalières afin de renforcer
leur compétitivité économique.
8. Le Conseil européen prend note du
rapport du Conseil sur les stratégies de change des pays
candidats, qui définit la stratégie de change compatible avec
l'adhésion à l'Union, puis la participation au mécanisme de
change et enfin l'adoption de l'euro. Il accueille favorablement
l'organisation d'un dialogue économique et financier avec les
pays candidats.
9. Le Conseil européen accueille
favorablement les progrès accomplis dans la mise en oeuvre de
la stratégie de pré-adhésion pour la Turquie et se réjouit
de l'accord sur le règlement-cadre et sur le Partenariat d'adhésion
au Conseil du 4 décembre 2000. Il souligne
l'importance de ce document pour le rapprochement entre l'Union
et la Turquie dans la voie ouverte par les conclusions du
Conseil européen d'Helsinki. La Turquie est invitée à présenter
rapidement son programme national d'adoption de l'acquis et à
le fonder sur le Partenariat d'adhésion.
10. La réunion de la Conférence européenne
au niveau des chefs d'État ou de gouvernement le 7 décembre
a permis un échange de vues approfondi sur la réforme des
institutions et le fonctionnement de l'Union européenne à plus
long terme. Le Conseil européen considère que la Conférence
européenne représente un cadre utile de dialogue entre les États
membres de l'Union et les pays ayant vocation à l'adhésion. Il
a proposé que les pays du processus de stabilisation et
d'association, ainsi que les pays de l'AELE, soient invités en
tant que membres-désignés.
III. POLITIQUE EUROPÉENNE COMMUNE DE SÉCURITE
ET DÉFENSE
11. Le Conseil européen a approuvé le
rapport de la présidence et ses annexes concernant la politique
européenne de sécurité et de défense.
12. Le Conseil européen invite la
prochaine présidence, avec le Secrétaire général/Haut représentant,
à faire avancer les travaux au sein du Conseil "Affaires générales",
conformément aux mandats visés dans le rapport de la présidence.
L'objectif est que l'Union européenne soit rapidement opérationnelle
dans ce domaine. Une décision à cet effet sera prise par le
Conseil européen le plus tôt possible au cours de l'année 2001
et, au plus tard, au Conseil européen de Laeken. La présidence
suédoise est invitée à soumettre un rapport sur l'ensemble de
ces sujets au Conseil européen de Göteborg.
IV. UN NOUVEL ÉLAN
POUR L'EUROPE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
A. Europe sociale
Agenda social européen
13. Le Conseil européen approuve l'Agenda
social européen (cf. annexe) qui définit, conformément aux
conclusions du Conseil européen de Lisbonne et sur la base de
la communication de la Commission, des priorités d'actions
concrètes pour les cinq prochaines années autour de six
orientations stratégiques dans tous les domaines de la
politique sociale. Cet agenda constitue une étape majeure pour
le renforcement et la modernisation du modèle social européen,
qui se caractérise par le lien indissociable entre performance
économique et progrès social.
14. Sur la base de rapports de la
Commission et du Conseil et d'un tableau de bord régulièrement
mis à jour, le Conseil européen examinera chaque année lors
de sa session de printemps, et pour la première fois à sa réunion
de Stockholm en mars 2001, la mise en oeuvre de cet Agenda.
Le Conseil européen invite notamment les partenaires sociaux à
prendre pleinement leur part dans sa mise en oeuvre et son
suivi, en particulier à l'occasion d'une rencontre annuelle
avant le Conseil européen de printemps.
Stratégie européenne pour l'emploi
15. Le taux de croissance économique dans
l'Union européenne est maintenant le plus favorable depuis 10 ans;
il devrait s'élever à 3,5 % cette année. Le chômage a
diminué pour la troisième année consécutive depuis 1997 et
à la mi-2000 le taux de chômage s'élevait à 8,7 %, un
taux inférieur à 8 % étant prévu pour 2001. Dans la même
période, le taux d'emploi à été augmenté de 60,7 % à
62,1 %.
16. Le Conseil européen prend note de la
proposition de la Commission relative aux lignes directrices
pour l'emploi 2001 qui confirme la démarche à moyen terme
engagée au Conseil européen de Luxembourg. Ces lignes
directrices apportent des améliorations notamment en matière
d'accroissement des objectifs quantifiés, en tenant compte des
aspects qualitatifs propres aux différents pays. Elles doivent
permettre la prise en compte de la qualité de l'emploi, le
renforcement du développement de l'esprit d'entreprise et la
prise en compte de l'objectif transversal de l'éducation et de
la formation tout au long de la vie.
17. Il souscrit à l'accord obtenu au
Conseil sur ces lignes directrices, sur les recommandations
individuelles adressées aux États membres et sur le rapport
conjoint. Il se félicite de la participation constructive du
Parlement européen et des partenaires sociaux et de l'approche
intégrée, incluant les aspects " économie "
et " éducation ", qui a présidé aux
travaux sur ce dossier.
Stratégie européenne contre
l'exclusion sociale et toutes les formes de discrimination
18. Le Conseil européen approuve les
objectifs de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale
adoptés par le Conseil. Il invite les États membres à développer
leurs priorités dans le cadre de ces objectifs, à présenter
d'ici juin 2001 un plan national d'action couvrant une période
de 2 ans et à définir des indicateurs et des modalités de
suivi permettant d'apprécier les progrès accomplis.
19. Le Conseil européen souligne
l'importance des textes récemment adoptés visant à lutter
contre toutes les formes de discriminations conformément à
l'article 13 du Traité.
Modernisation de la protection sociale
20. Le Conseil européen prend note des
rapports d'étape du Groupe à haut niveau "Protection
sociale" sur l'évolution future de la protection sociale
en matière de retraites et du Comité de politique économique
sur les implications financières du vieillissement de la
population.
21. Le Conseil européen approuve
l'approche du Conseil consistant à apprécier globalement la
question de la pérennité et de la qualité des systèmes de
retraite. Le Conseil européen invite les États membres, en
coopération avec la Commission, à échanger leurs expériences
en présentant leurs stratégies nationales dans ce domaine. Les
résultats de cette première étude d'ensemble sur la viabilité
à long terme des retraites devraient être disponibles pour le
Conseil européen de Stockholm.
Implication des travailleurs
22. Le Conseil européen se félicite de
l'accord trouvé sur le volet social de la société européenne.
Cet accord, qui prend en compte la diversité des situations
dans les États membres en matière de relations sociales,
laissera aux États membres la faculté de transposer, ou non,
dans leur droit national, les dispositions de référence
relatives à la participation applicables aux sociétés européennes
constituées par fusion. Pour qu'une société européenne
puisse être immatriculée dans un État membre n'ayant pas
transposé ces dispositions de référence, il faut qu'un accord
sur les modalités relatives à l'implication des travailleurs,
y compris la participation, ait été conclu, ou qu'aucune
des sociétés participantes n'ait été régie par des règles
de participation avant l'immatriculation de la société européenne.
Sur cette base, le Conseil européen invite le Conseil à
parachever avant la fin de cette année les textes permettant la
création du statut de société européenne.
23. Le Conseil européen prend note des
progrès importants réalisés dans la négociation sur le
projet de directive concernant l'information et la consultation
des travailleurs, et invite le Conseil à poursuivre l'examen de
cette directive.
B. Europe de l'innovation
et de la connaissance
Mobilité des étudiants et des
enseignants
24. Le Conseil européen approuve la résolution
adoptée par le Conseil portant plan d'action pour la mobilité
(cf. annexe). Il invite les États membres à renforcer leur
coordination interne pour mettre en oeuvre les 42 mesures concrètes,
de nature administrative, réglementaire, financière ou
sociale, destinées à définir, accroître et démocratiser la
mobilité en Europe, et à promouvoir les formes de financement
adéquates. Il sera procédé tous les deux ans à une évaluation
des progrès accomplis.
Plan e-Europe
25. Le Conseil européen prend acte des
rapports d'étape de la Commission et du Conseil sur la mise en
oeuvre du plan d'action e-Europe, qui rendent compte des progrès
accomplis. Il procédera lors de sa réunion de Stockholm à
l'examen d'un premier rapport sur la contribution apportée par
ce plan au développement d'une société basée sur la
connaissance et des priorités à fixer pour la suite de sa mise
en oeuvre. Dans ce contexte sera également examinée la
contribution apportée par ce plan à la modernisation de la
fonction publique dans les États membres, à la lumière de la
réunion des ministres de la fonction publique qui s'est tenue
à Strasbourg.
Recherche et innovation
26. Le Conseil européen note les progrès
accomplis dans la construction de l'"Espace européen de la
recherche et de l'innovation". Il souhaite que les
initiatives prises pour renforcer la transparence des résultats
de la recherche et l'attractivité des carrières scientifiques
soient poursuivies. Il prend note des conclusions du Conseil sur
les instruments financiers communautaires destinés aux petites
et moyennes entreprises et des premiers résultats de
l'initiative "Innovation 2000" de la BEI.
27. Le Conseil européen invite la
Commission à présenter un premier rapport au Conseil européen
de Stockholm sur les progrès accomplis dans la réalisation de
l'Espace européen de la recherche et de l'innovation.
28. Le Conseil européen prend acte du
rapport présenté par la Commission sur le projet GALILEO.
Pour la phase de validation, le financement reposera sur des crédits
communautaires et de l'Agence spatiale européenne. Pour la réalisation
du projet et sa gestion ultérieure, le partenariat public-privé
sera nécessaire. Le Conseil européen confirme les conclusions
de sa réunion de Cologne sur le rôle que devra jouer le
financement privé. Le Conseil européen engage le Conseil à définir
les modalités du projet GALILEO lors de sa session du 20 décembre
2000, y compris dans le souci de garantir une bonne gestion
financière ainsi qu'une participation équilibrée de tous les
États membres.
C. Coordination
des politiques économiques
Indicateurs structurels
29. Le Conseil européen accueille avec
satisfaction la liste d'indicateurs structurels, compatibles
entre les différents Etats membres, établie sur la base des
travaux de la Commission et du Conseil. Ces indicateurs, qui
expriment également les progrès accomplis, serviront pour la rédaction
du rapport de synthèse. Un nombre restreint d'indicateurs sera
retenu par le Conseil avant le Conseil européen de Stockholm.
Régulation des marchés financiers
30. Le Conseil européen partage, dans ses
grandes lignes, les premiers constats du rapport intérimaire du
Comité présidé par M. Lamfalussy sur la régulation des
marchés européens de valeurs mobilières et le troisième
rapport de la Commission sur le plan d'action pour les services
financiers. Il invite le Conseil et la Commission à lui faire
rapport sur ce sujet à Stockholm en mars 2001 sur la base
du rapport définitif du Comité.
Euro
31. Le Conseil européen se félicite des
améliorations apportées au fonctionnement de l'Eurogroupe et
à sa visibilité. Il se félicite également de l'intention d'élargir
la gamme de questions, notamment structurelles, abordées dans
cette enceinte dans le respect des conclusions du Conseil européen
de Luxembourg. Ces améliorations, destinées à accroître la
coordination des politiques économiques, contribueront à
renforcer le potentiel de croissance de la zone euro.
32. Le Conseil européen note les progrès
accomplis dans la préparation de l'introduction des pièces et
billets en euro. Le tableau de bord de la Commission, présenté
régulièrement au sein de l'Eurogroupe, permet de suivre l'état
d'avancement des différents pays. Il souhaite que les travaux
de préparation s'accélèrent et propose que quelques dates
communes rythment l'information sur ce thème dans la zone euro
en 2001: semaine du 9 mai dans le cadre des journées de
l'Europe; présentation des pièces et billets en euros en
septembre; mise à disposition des particuliers de pièces en
mi-décembre dans les États membres qui auront fait ce choix;
introduction des pièces et billets en euros le 31 décembre à
minuit. Un dispositif efficace de protection de l'euro contre la
contrefaçon doit être adopté le plus tôt possible en 2001.
Paquet fiscal
33. Le Conseil européen accueille avec
satisfaction l'accord obtenu sur le "paquet fiscal"
conformément au calendrier et aux conditions définis par le
Conseil européen de Feira, notamment sur le contenu essentiel
de la directive sur la fiscalité de l'épargne. Il demande à
la Commission et à la présidence d'engager au plus vite des
discussions avec les États-Unis et d'autres pays tiers afin de
favoriser l'adoption des mesures équivalentes sur l'imposition
des revenus de l'épargne. Les États membres concernés se sont
engagés à faire le nécessaire pour l'adoption des mêmes
mesures que celles applicables dans l'Union européenne dans
tous les territoires dépendants ou associés visés dans les
conclusions de Feira. Les travaux sur le Code de conduite
(fiscalité des entreprises) doivent être poursuivis en parallèle
de sorte que celui-ci et la directive sur la fiscalité de l'épargne
puissent être adoptés en même temps. La présidence et la
Commission lui feront rapport sur tous les éléments du paquet
fiscal lors de la réunion de Göteborg.
D. Préparation du Conseil européen de
printemps
34. Le Conseil européen tiendra sa première
réunion régulière de printemps spécialement consacrée à
l'examen des questions économiques et sociales à Stockholm les
23 et 24 mars 2001 sur la base du rapport de synthèse
préparé par la Commission et des rapports pertinents du
Conseil, entre autres à la lumière des défis démographiques
auxquels l'Union doit faire face. Cette réunion donnera
l'occasion de faire le point sur la mise en oeuvre de la stratégie
globale décidée à Lisbonne. Ce premier rendez-vous revêt une
importance particulière pour la suite du processus et le
Conseil européen engage toutes les parties prenantes à en
poursuivre activement la préparation en tenant compte des
premiers travaux engagés par l'actuelle présidence.
V. L'EUROPE DES CITOYENS
A. Santé et sécurité
des consommateurs
35. Le Conseil européen affirme la nécessité
de mettre en oeuvre rapidement et complètement les principes
introduits par le traité d'Amsterdam qui prévoit un haut
niveau de protection de la santé humaine dans la définition et
la mise en oeuvre de toutes les politiques et actions de la
Communauté. Dans ce contexte, le Conseil européen prend note
de la résolution du Conseil sur le principe de précaution (cf.
annexe).
36. Le Conseil européen prend note de la
présentation par la Commission d'une proposition de règlement
visant, d'une part, à établir les principes généraux et les
exigences fondamentales de la législation alimentaire et,
d'autre part, à instituer une "Autorité alimentaire européenne".
La politique de sécurité alimentaire doit s'appliquer à
l'ensemble de la filière alimentaire, humaine et animale. La
nouvelle "Autorité alimentaire européenne" devra
fonctionner au niveau le plus élevé d'excellence scientifique,
d'indépendance et de transparence et contribuer ainsi à la prévention
des crises. Le Conseil européen invite le Conseil et le
Parlement à accélérer les travaux de sorte que la future
Autorité alimentaire européenne devienne opérationnelle dès
le début de 2002.
B. ESB
37. Le Conseil européen a pris note des
mesures décidées par le Conseil en matière de lutte contre l'ESB:
déploiement des programmes de tests, suspension de
l'utilisation des farines animales dans l'alimentation des
animaux de rente et retrait des matériels à risque spécifié,
dont la liste pourra être, le cas échéant, allongée. Toutes
ces dispositions doivent être mises en oeuvre rapidement et
avec rigueur, en vue d'apporter aux consommateurs une garantie
durable sur la sécurité de la viande bovine. Des efforts
accrus dans le domaine de la médecine humaine et de la
recherche vétérinaire sont nécessaires pour assurer la prévention,
le diagnostic et le traitement de cette maladie.
38. Le Conseil européen a pris note de
l'intention de la Commission de proposer des mesures pour améliorer
la situation du marché de la viande bovine, d'étudier la
situation des éleveurs, et d'approfondir son analyse concernant
l'offre et la demande de plantes oléagineuses et protéagineuses,
dans le strict respect des perspectives financières.
C. Sécurité maritime
39. Le Conseil européen invite le
Parlement européen et le Conseil à mener à bien l'adoption,
dans les plus brefs délais, des dispositions sur le contrôle
des navires par l'État du port et sur les sociétés de
classification, en prévoyant notamment un dispositif de contrôles
renforcés pour les navires présentant le plus de risques,
ainsi que des dispositions relatives à l'élimination accélérée
des pétroliers à simple coque en recherchant, autant que
possible, un accord à l'Organisation maritime internationale.
40. Le Conseil européen prend note des
nouvelles propositions de la Commission destinées au
renforcement de la sécurité maritime; ces propositions visent
à améliorer le système européen de signalement et
d'information sur le trafic maritime, à créer une Agence européenne
de sécurité maritime et à combler les insuffisances du régime
international existant en matière de responsabilité et
d'indemnisation.
41. L'ensemble de ces propositions
constituent une contribution essentielle à la stratégie de
l'Union en matière de sécurité maritime, que le Conseil européen
avait demandée. Le Conseil européen invite les États membres
à mettre en oeuvre de façon anticipée les dispositions agréées
à 15 dès lors qu'elles ne nécessitent pas un encadrement
international.
D. Environnement
Changement climatique
42. Le Conseil européen regrette qu'il
n'ait pas été possible de parvenir à un accord à l'issue de
la Conférence de La Haye. Il souligne la nécessité pour
toutes les parties à l'Annexe B du Protocole d'engager
sans tarder les actions permettant de respecter leurs
engagements et réaffirme l'engagement de l'Union d'oeuvrer résolument
pour la ratification du Protocole de Kyoto afin de permettre son
entrée en vigueur au plus tard en 2002. Des avancées ont été
enregistrées au cours de cette négociation sur l'ensemble des
points en discussion, et en particulier en ce qui concerne les
pays en développement, avancées qui doivent être mises à
profit dans la poursuite des négociations avec l'ensemble des
parties, y compris les pays en développement. Le Conseil
européen soutient la proposition de tenir des discussions
informelles à Oslo avant la fin de l'année. La 6ème Conférence
des Parties doit reprendre ses travaux sans délai. Le Conseil
européen lance un appel à toutes les Parties pour déployer
les plus grands efforts afin de parvenir le plus rapidement
possible à un accord.
Environnement et développement durable
43. Le Conseil européen a pris
connaissance avec intérêt des rapports du Conseil sur l'intégration
des préoccupations environnementales dans les politiques économiques.
Il prend note de la recommandation visant à privilégier les
instruments incitatifs, notamment en matière fiscale. Ces
rapports constituent une contribution importante à l'élaboration
de la stratégie européenne de développement durable qui devra
être examinée par le Conseil européen de Göteborg.
44. Le Conseil européen prend note avec
intérêt du travail réalisé sur le thème de la gouvernance
internationale en matière d'environnement et sur les solutions
envisageables pour remédier à ses faiblesses actuelles, tant
à court terme qu'à long terme y compris la création éventuelle
d'une organisation mondiale de l'environnement. Le Conseil européen
invite le Conseil à poursuivre ses réflexions dans ce domaine
et à lui soumettre, pour sa réunion de Göteborg en juin 2001,
des propositions détaillées, y compris dans la perspective de
Rio+10.
E. Services d'intérêt
général
45. Le Conseil européen a pris note de la
communication de la Commission sur les services d'intérêt général,
et approuve la déclaration adoptée par le Conseil (cf. annexe).
Il invite le Conseil et la Commission à poursuivre leurs
travaux dans le cadre de ces orientations et des dispositions de
l'article 16 du traité. Le Conseil européen prend note de
l'intention de la Commission de considérer, en coopération étroite
avec les États membres, les moyens d'assurer une plus grande prévisibilité
et une sécurité juridique accrue dans l'application du droit
de concurrence relatif aux services d'intérêt général. Le
Conseil et la Commission lui feront rapport sur la mise en
oeuvre de ces orientations pour le Conseil européen de décembre 2001.
F. Sécurité des approvisionnements
de l'Union dans certains produits
46. Le Conseil européen demande à la
Commission d'effectuer, en coopération avec le Secrétariat général
du Conseil, une étude approfondie sur la sécurité des
approvisionnements dans l'Union et d'identifier les possibilités
de développer une coopération dans ce domaine.
G. Espace de liberté
de sécurité et de justice
Lutte contre le blanchiment de capitaux
47. L'Union européenne doit participer
pleinement à la lutte internationale contre le blanchiment. Un
accord est intervenu sur des textes majeurs tels la directive et
la décision-cadre sur le blanchiment de capitaux Il invite la
Commission et le Conseil à mettre en oeuvre au plus vite les
orientations définies par les Ministres des Finances, de l'Intérieur
et de la Justice le 17 octobre 2000, notamment celles
visant à faire adopter dès juin 2001 des contre-mesures
à l'encontre des territoires non coopératifs définis par le
GAFI.
Coopération judiciaire et policière
48. Le Conseil est invité à prendre
rapidement les mesures préconisées dans les programmes de
reconnaissance mutuelle des décisions de justice, afin de
faciliter la transmission des décisions de justice dans
l'Union.
49. Le Conseil européen rappelle la nécessité
de promouvoir la collaboration opérationnelle entre les
services compétents des États membres dans la surveillance aux
frontières extérieures de l'Union et en particulier aux frontières
maritimes, dans le but notamment de mieux contrôler
l'immigration clandestine. Il a pris note avec intérêt de la
lettre des Premiers ministres espagnol et italien à ce sujet.
Il invite le Conseil à prendre des initiatives dans ce sens en
y associant, le cas échéant, les pays candidats.
Asile et immigration
50. Le Conseil européen prend acte
d'avancées sur tous les aspects de la politique définie à
Tampere: partenariat avec les pays d'origine, intégration des
ressortissants de pays tiers et contrôles des flux migratoires.
Il demande que les dernières difficultés concernant les textes
destinés à lutter contre la traite des humains et
l'immigration illégale soient réglées dans les meilleurs délais
conformément à l'invitation expresse donnée à Feira. Le
Conseil européen prend note également de la transmission par
la Commission de deux communications sur la politique
d'immigration et une procédure d'asile commune et invite le
Conseil à entamer rapidement la réflexion à ces sujets.
H. Europe de la culture
Culture et audiovisuel
51. Le Conseil européen se félicite de
l'accord trouvé au sein du Conseil sur le programme MEDIA+
d'aide à l'industrie audiovisuelle, ainsi que de l'adoption
d'une résolution concernant les systèmes d'aides nationales à
ce secteur.
Sport
52. Le Conseil européen prend note de la
déclaration adoptée par le Conseil (cf. annexe) sur la spécificité
du sport. Par ailleurs, le Conseil européen accueille avec
satisfaction les conclusions du Conseil relatives à l'Agence
mondiale antidopage et convient d'intensifier la coopération
européenne dans ce domaine. Il prend note également de la Déclaration
du Millénaire de l'ONU relative à la promotion de la paix et
de la compréhension mutuelle grâce au sport et à Trève
Olympique.
I. Régions ultrapériphériques
53. Le Conseil européen a pris note du
programme de travail actualisé de la Commission en vue de
mettre pleinement en oeuvre les dispositions du traité
relatives aux régions ultrapériphériques ainsi que des
propositions soumises en faveur de ces régions. Il invite le
Conseil à examiner rapidement ces propositions. Le Conseil
européen fera le point sur l'état d'avancement des travaux sur
l'ensemble du dossier lors de sa réunion de Göteborg, en juin 2001.
54. Le Conseil européen prend acte du
rapport de la Commission concernant le POSEIMA et des mesures
annoncées visant à permettre le développement de l'économie
des archipels des Açores et Madeira. Compte tenu de
l'importance économique et sociale du secteur laitier pour ces
régions ultrapériphériques, la Commission a proposé de
soustraire dans certaines conditions la consommation de produits
laitiers des Açores du calcul national du prélèvement supplémentaire
pour une période de quatre ans à partir de 1999/2000.
J. Régions insulaires
55. Le Conseil européen, sur base de la Déclaration
n° 30 annexée au traité d'Amsterdam, confirme la nécessité
d'actions spécifiques au bénéfice des régions insulaires,
conformément à l'article 158 du TCE, en raison de leurs désavantages
structurels qui en ralentissent le développement économique et
social dans les limites des disponibilités budgétaires.
VI. RELATIONS EXTÉRIEURES
A. Chypre
56. Le Conseil européen a accueilli
favorablement et appuie fermement les efforts du Secrétaire général
des Nations Unies pour arriver à un accord d'ensemble sur le
problème de Chypre, dans le respect des résolutions du Conseil
de Sécurité des Nations Unies, et pour aboutir à une
conclusion positive du processus commencé en décembre 1999. Il
lance un appel à toutes les parties concernées pour contribuer
aux efforts dans ce sens.
B. Méditerranée
57. La IVème Conférence euro-méditerranéenne
de Marseille a confirmé la pertinence du processus lancé à
Barcelone il y a cinq ans, et a arrêté des orientations
importantes pour la relance du partenariat.
58. Le Conseil européen confirme
l'engagement de l'Union à approfondir ce partenariat dans tous
les domaines. Le programme MEDA, qui a été réformé pour
tirer les leçons des premières années, sera doté d'un
montant de 5,35 milliards d'euros pour la période
2000-2006, qui reflète l'importance accordée par l'Union au
partenariat. Le Conseil européen appuie l'annonce de la BEI
d'un soutien supplémentaire d'un milliard d'euros pour les pays
de la zone.
59. Il prend note de l'état des négociations
sur un futur accord de pêche avec le Royaume du Maroc et espère
qu'une solution pourra être atteinte avant la fin de l'année.
Si cela ne s'avère pas possible, le Conseil européen invite la
Commission à proposer, dans le respect des perspectives financières,
un programme d'action spécifique pour la restructuration de la
flotte communautaire qui a exercé ses activités de pêche dans
le cadre de l'ancien accord et à proroger le système actuel
d'aides à l'inactivité de cette flotte.
C. Balkans
occidentaux
60. Le Sommet de Zagreb du 24 novembre,
qui a réuni pour la première fois les pays de la région
revenus à la démocratie, a salué les changements historiques
intervenus dans les Balkans occidentaux, d'abord en Croatie puis
en RFY. L'Union européenne attache la plus grande importance à
l'évolution de la situation dans l'Europe du sud-ouest; elle
continuera activement à appuyer les efforts des Balkans
occidentaux dans leur progrès vers la démocratie, l'état de
droit, la réconciliation et la coopération fondée sur le
respect des frontières existantes et des autres obligations
internationales qui contribueront au rapprochement de chacun de
ces pays avec l'Union et formeront un tout. Le Conseil européen
souligne l'importance de la contribution du pacte de stabilité
et rappelle l'intérêt que présentent d'autres initiatives
visant à promouvoir la coopération avec les pays de cette région.
Il confirme que le processus de stabilisation et d'association
est au coeur de la politique de l'Union en faveur des cinq pays
concernés, qui bénéficient chacun d'une démarche
individualisée. Une claire perspective d'adhésion,
indissolublement liée aux progrès en matière de coopération
régionale, leur est offerte, conformément aux conclusions de
Cologne et de Feira. La dotation prévue pour le programme CARDS
destiné à ces pays s'élève à 4,65 milliards d'euros
sur la période 2000-2006. Le Conseil européen continue à
appuyer les efforts de la Commission européenne et de la
commission du Danube afin de rétablir la navigation sur le
Danube. Il s'agit d'un élément essentiel pour la
revitalisation de l'économie de la région et pour le développement
de la coopération régionale.
D. Développement
61. Le Conseil européen se félicite de
l'adoption d'une déclaration du Conseil et de la Commission sur
la politique de développement de la Communauté. Le Conseil
salue également l'adoption d'une résolution sur les maladies
transmissibles et la pauvreté. Cette résolution définit une
approche globale de la lutte contre le fléau que constituent le
VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme pour les pays en développement,
intégrant notamment la dimension essentielle de l'accès aux
traitements.